Face au rayon fromage de votre supermarché, vous observez ces dizaines de boules blanches qui se prétendent toutes « mozzarella ». Certaines coûtent trois fois plus cher que d’autres, et vous vous demandez légitimement si cette différence de prix reflète vraiment une différence de qualité.
Vous aurez toutes les clés.
Les labels qui garantissent l’authenticité
La première chose à vérifier ? La présence du label DOP (Denominazione di Origine Protetta). Ce sceau européen garantit que votre mozzarella a été produite selon un cahier des charges strict, dans une région spécifique d’Italie. Pour la Mozzarella di Bufala Campana DOP, seules les provinces de Campanie, du Latium, des Pouilles et du Molise peuvent revendiquer cette appellation.
Le fior di latte ne bénéficie pas systématiquement d’une DOP, mais les producteurs artisanaux apposent souvent leur propre certification de qualité. Méfiez-vous des mentions vagues comme « type italien » ou « recette italienne » qui ne garantissent absolument rien sur l’origine ou la méthode de fabrication.
D’ailleurs, découvrez ici notre article sur quelle mozzarella choisir pour sa pizza pour optimiser vos créations culinaires.

Observer la texture et l’apparence
Une mozzarella artisanale se reconnaît d’abord à l’œil. Sa surface doit présenter une légère brillance naturelle, sans aspect caoutchouteux ni trop lisse. Les industriels utilisent souvent des agents de texture qui donnent au fromage un aspect artificiel, presque plastifié.
Lorsque vous ouvrez l’emballage, un petit-lait laiteux doit entourer la mozzarella. Ce liquide, légèrement trouble, témoigne de la fraîcheur du produit. Si le liquide est parfaitement transparent ou inexistant, passez votre chemin : votre mozzarella a probablement séjourné trop longtemps en rayon ou contient des conservateurs.
La véritable mozzarella italienne possède une texture fibreuse caractéristique. En la coupant, vous devez percevoir ces fibres qui se séparent délicatement, signe d’un filage traditionnel réalisé à la main ou mécaniquement mais avec soin. Les versions industrielles présentent une texture homogène et compacte, presque granuleuse.
Le test du goût infaillible
Goûtez votre mozzarella nature, à température ambiante. Une authentique mozzarella italienne dévoile des saveurs lactées prononcées, parfois légèrement acidulées pour la bufala, toujours fraîches et délicates pour le fior di latte. Elle ne doit jamais être fade, insipide ou présenter un arrière-goût amer.
La texture en bouche constitue un indicateur précieux. Vous devez sentir cette élasticité caractéristique, ce léger craquement sous la dent suivi d’une fonte progressive. Les versions industrielles restent souvent caoutchouteuses en bouche ou, au contraire, se désagrègent immédiatement sans offrir cette résistance typique.
Décrypter les étiquettes avec attention
Retournez systématiquement l’emballage et scrutez la liste des ingrédients. Une mozzarella traditionnelle ne contient que quatre éléments : lait (de bufflonne ou de vache), sel, présure et ferments lactiques. Point final.
Fuyez les produits mentionnant des correcteurs d’acidité, des conservateurs, des épaississants ou des arômes ajoutés. Ces additifs trahissent une production industrielle éloignée des méthodes artisanales italiennes. Même le citrique acide, parfois utilisé pour accélérer le processus, ne figure pas dans les recettes traditionnelles.
Vérifiez également la date de production. Une mozzarella fraîche se consomme idéalement dans les cinq jours suivant sa fabrication. Au-delà de quinze jours, même bien conservée, elle perd significativement de son intérêt gustatif.
Le prix, indicateur de qualité ?
Soyons réalistes : une véritable mozzarella di bufala coûte nécessairement plus cher qu’une mozzarella industrielle standard. Le lait de bufflonne, plus rare et plus riche, justifie un prix supérieur. Comptez entre 15 et 25 euros le kilo pour une bufala de qualité, contre 8 à 12 euros pour un bon fior di latte artisanal.
Cela dit, un prix élevé ne garantit pas automatiquement l’authenticité. Certaines marques n’hésitent pas à surfacturer des produits médiocres. Combinez toujours le critère prix avec les autres indicateurs : labels, texture, liste d’ingrédients et provenance.
Désormais, vous possédez tous les outils pour repérer les véritables trésors laitiers italiens. Faites confiance à vos sens, lisez attentivement les étiquettes, et privilégiez les producteurs qui affichent clairement leur origine et leurs méthodes. Votre palais vous remerciera.

